Une nouvelle découverte d’un photographe de talent cette semaine. Je l’ai connu principalement via ses travaux de photos de groupes de musique, entre autres parce qu’il est un des rares photographes que je pourrais qualifier de « musique métal ». Mais ses travaux ne se font pas exclusivement dans ce domaine. Je vous invite donc à découvrir Anthony Dubois.
Présentation
La première chose qui frappe quand on regarde la galerie d’Anthony, c’est le nombre de groupe dont il est photographe. Alors certes si vous n’êtes pas familier avec le monde du métal, la plupart des groupes vous seront inconnus, mais je peux vous assurer que certains groupes ne sont pas des petites pointures.
Au-delà de cela, ses photos de live font ressortir la violence et la brutalité qui ressort de la musique jouée par ces groupes, donnant presque l’impression d’y être. Et c’est avec brio qu’il arrive à transposer cet univers plutôt sombre à d’autres domaines comme la photo d’art ou publicitaire.
Sa gestion de la lumière et son léger post traitement qui donne a ses photos un style si particulier, en font un de mes photographes de concert préféré. (et non ce n’est pas juste parce que c’est du métal)
Anthony s’est gentiment prêté au jeu des questions-réponses, ce qui me permet de vous offrir cette petite interview afin d’en savoir plus sur lui.
Interview
Bonjour Anthony, pourriez-vous vous présenter en quelques lignes et nous décrire votre parcours en photographie ?
Bonjour Thomas, j’ai débuté comme beaucoup d’autres dans les concerts ou en photographiant des potes dans des soirées, et assez rapidement ça a porté ses fruits, d’un côté avec les groupes de musique, et de l’autre avec une galerie d’art (Galerie Photo 12 de Valérie-Anne Giscard d’Estaing). À la base j’étais webmaster dans une boite à Paris et au bout d’un an dedans je me suis demandé si je voulais faire ça jusqu’à la fin de ma vie, et c’est là que j’ai décidé de me lancer à fond dans la photo, c’était parti, au début difficilement, mais assez rapidement c’est devenu viable. Et depuis peu je diversifie mon travail avec quelques marques dont certaines de vodka (Armée Rouge) et de cosmétiques bio (Luna Rosa).
Je vous ai personnellement connu au travers de vos photos de concert, comment êtes-vous devenu photographe d’autant de groupes ? Et pourquoi avoir choisi principalement le métal et pas un autre style de musique ?
En fait c’est assez simple à expliquer, je travaille surtout avec des groupes de métal parce que c’est principalement ce que j’écoute, c’était un peu le rêve de bosser avec des groupes que j’écoutais depuis des années. Et puis finalement ça s’est révélé être un bon moyen de gagner sa vie, enfin « bon », ça reste très relatif, mais en tout cas je travaille avec passion, c’est ça le plus important.
Et c’est certainement ça qui a fait que je suis devenu photographe d’autant de groupes, et j’espère qu’il y en aura plus dans 10 ans 😉
Quel matériel utilisez- vous de manière générale ?
Ce que je préfère, c’est le Nikon D700 avec un 14-24mm 2.8 constant, c’est un véritable combo de choc qui permet toutes les folies. Sinon je suis complètement fanatique d’un 35mm qui date de 1974, ça donne une touche unique et je dirais même magique. Bon bien sûr des fois il faut sortir le 70-200mm ou même au-dessus, mais tant que je peux éviter ceux-là je préfère, j’aime être proche des gens, pas comme un paparazzi.
Quelle importance attribuez-vous au post traitement ? Simple développement ? Retouches plus poussées ?
En fait contrairement aux apparences je n’aime pas les photos-montages, les incrustations sur fond vert et ce genre de choses. J’aime que tout soit là, avec la bonne lumière, et ne rien rajouter derrière, c’est important de pouvoir regarder les gens dans les yeux en leur disant que la photo qu’ils sont en train de regarder c’est sans trucages ou montages. Donc pour moi le post traitement est un simple développement, si je montrais mes photos originales on verrait bien qu’il n’y a pas beaucoup de différences avec les photos finales. Mais je préfère tout de même garder mes secrets de fabrication.
Auriez-vous une photographie dont vous aimeriez nous raconter l’histoire, une anecdote à son propos ou simplement en faire une analyse rapide ?
Il y a cette photo qui est un mix de live et de violence, en fait c’est surtout le contexte de cette photo qui est marrant, parce que je devais bosser pour un des combattants (Jess Liaudin), c’était la première fois que je faisais des photos de combats, et il a gagné son combat en 23 secondes, donc je n’avais qu’une dizaine de photos, et histoire de me marrer un peu j’ai shooté d’autres combats, et il y avait celui-là qui a duré assez longtemps, ils étaient épuisés et j’ai pris cette photo, redressé verticalement je trouvais ça à la fois marrant et puissant ! Mais j’ai un agrandissement de cette photo à la maison tellement je l’adore ! Et pour l’info les mecs sur la photos : Cyrille Crochet et Seydina Seck !
Quels sont les photographes qui vous ont inspirés, vous inspire toujours ou que vous aimeriez nous faire connaitre ?
En fait c’est surtout une vague de photographes, de photo-journalistes plus exactement, des années 60 et 70, ceux qui ont fait les photos des Doors, Jefferson Airplane, etc.
Mais pour citer quelques noms de photographes sur lesquels je me suis un peu plus penché, il y a Charles Peterson qui a travaillé avec Nirvana, Elliott Landy qui a fait pas mal de photos que l’on connait de Woodstock en 1969, ça c’était des photographes qui s’intéressaient autant à ce qu’il y avait autour des groupes que les groupes eux-mêmes ; et dans un style différent David Lachapelle qui a une conception de l’esthétisme vraiment géniale !
Je vous laisse le mot de la fin.
« Celui qui se transforme en bête se délivre de la douleur d’être un homme » Dr Samuel Johnson